Week-end du 17 octobre, premiers jours du "carré"
Ce samedi 17 octobre était le jour d’ouverture du « carré des biffins ». Témoignage d’un biffin :
« Arrivé à 4 h du matin, j'ai cru qu'il y avait eu un couvre-feu sur l'avenue de la porte Montmartre... Habituellement, à cette heure-ci, le long de l'avenue et les deux côtés sous le pont du périphérique étaient remplis de biffins ! Sans parler de derrière l’hôpital Bichat ! Mais, ce jour, le samedi 17 octobre, c'était vide, enfin presque... Quelques acheteurs et biffins avec leurs caddies, valises, etc., qui papotaient, voire critiquaient ce carré de la honte. En tout cas, la distribution de tracts par la mairie a eu un effet... exemplaire... comme leur putain de « carré ». Un peu avant 6 h, une voiture de police se positionne au bout de la barre de Nerval, du côté de la rue Louis Pasteur-Valléry Radot. Et j'en conclus qu'ils sont là pour dégager les voitures qui se trouvent sur l'emplacement du bus d'AURORE (AURORE, c'est l'association qui est chargée de gérer le carré de la mairie).
Bien sûr que toutes les personnes présentes et voulant vendre se sont précipitées à la porte du bus et réclamaient une place... Pendant ce temps, quelques (30-40) biffins, particulièrement roumains et asiatiques, occupaient l'espace derrière Bichat. Mais plus pour très longtemps... car entre 6 h 30 et 7 h,
13 cars de CRS se garèrent le long de l'avenue, côté pair, et commencèrent à dire aux biffins qui avaient déballé leurs trouvailles de la semaine de remballer et de partir ! J'ai même vu 2 CRS se moquer ironiquement d'un couple de vieux Chinois et dont la femme pleurait de peur, sûrement et également, je pense, qu'allaient-ils devenir sans ce marché qui doit être tout ce qu'ils ont pour manger... ?
Durant tout le week-end, il y a eu beaucoup de places vides dans le carré (49 samedi à 10 h 30, 33 à 15 h 30...). Il y a juste le lundi vers midi que « seulement » une vingtaine de places restaient vacantes.
EN PARLANT REPRESSION, il y eut donc 13 cars de CRS samedi, un peu plus le dimanche et le lundi, bizarrement, il y en avait moins des fois et beaucoup plus à d'autres moments de la journée.
Disons donc, 15 à 20 cars de CRS + les agents de sécurité de la mairie de Paris, une dizaine à pied et 6 à moto + flics du commissariat du 18e arrondissement + flics en civil + bien sûr, nos amis les RG qui se seraient vexés si on ne parle pas d'eux...
= en tout et pour tout, plus de 100 flics pour 100 places !!!! C'est gerbant, dégoûtant, merci M. Vaillant de protéger les biffins, mais ils ne vous ont pas demandé de dépenser tout cet argent du contribuable pour de la répression, mais plutôt pour organiser des marchés pour les biffins.
En ce qui concerne Saint-Ouen, les flics de la mairie circulaient beaucoup notamment rue « de La pisse » (rue Neuve-Pierre-Curie) et les flics tout court, eux, ont verbalisé quelques biffins rue Lécuyer, histoire de leur faire peur et de mettre la pression.
La suite au prochain épisode... »
Tout au long du week-end, l’association Sauve-qui-peut et le Comité de soutien ont manifesté leur soutien aux « sans place ». Ils sont en effet quelque 500 sur le carreau !
Une table pour signer la pétition a été installée, avec quelques boissons chaudes. Biffins et acheteurs (habitants, passants) vont s’y rencontrer, parler, les seconds soutenant les premiers, et signer.
Le Comité de soutien a aussi installé au sol un carton, la place 101, où étaient proposés des livres aux titres en phase avec la situation.
Samedi, de midi jusqu’à 5 heures, bravant la pluie qui, par intermittence, nous arrose, Guyom Touseul est venu avec ses chansons et ses généreux amis musiciens. Un grand merci et un immense bravo à :
Guyom Touseul et Mamzelle Pouet
Petites Choses Fragiles
Nouhouh
Marina Trueba
Marino
Akim-Reubeu des Bois.